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Le masque de paix : DIHIDISRI

De ce masque au visage large, se dégage une impression de sérénité convenant à ses fonctions de conciliateur entre individus. Ses yeux sont complètement "enfouis ", c'est-à-dire profondément dissimulés, soit derrière des volumes, soit au fond de tubes.


Dihidisri est un masque aimable, mais dangereux. Les femmes, les enfants, les non circoncis n'ont pas le droit de le voir. Il "sort " pour juger et rétablir la concorde entre parents qu'un différend sépare. Comme les litiges sont assez nombreux à l'intérieur des familles, il peut "sortir " plusieurs fois par an.


Lorsqu'il remplit ses fonctions de juge, il procède à un interrogatoire sur un ton affable afin de ne pas rebuter les parties, mais les inciter au contraire à s'expliquer franchement devant lui. Puis il prononce la sentence. Le perdant se voit infliger des amendes, quelquefois si fortes qu'il est obligé de vendre tout ce qu'il possède (volailles, chiens, bœufs, moutons) pour s'acquitter. Tout en le dépouillant, Dihidisri chante:


"Allé Ganbgéa
 Allé, Allé Gambgéa nou nou oua oudôh Gueu Gô dêdê
 Allé , Allé Gambgéa."


Ce qui signifie:


"Il faut avoir raison pour se quereller dans le village.
Vous êtes des enfants, dans cette vie.
Prenez garde."


Il achève ses recommandations et menaces, en versant sur les mains des plaignants, en signe de conciliation, une calebasse d'eau fraîche:

" Têbo ya Zié, quoi bô da ma", dit-il.


Ce qui signifie:


"Cette erreur est terminée, qu'elle ne se répète plus."


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