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Pourquoi les musulmans ne mangent pas le porc

" Autrefois, les Musulmans mangeaient la chair du porc. Puis un jour, à la tête d'une armée, un grand chef musulman partit en guerre. Lui et ses tirailleurs marchèrent des jours et des jours, emportant avec eux leurs provisions de route.

Après des semaines, la malheureuse armée se trouva dépourvue d'eau. Pas une seule trace de rivière ou de marigot. Issakia le chef ordonna que chacun s'élançât dans la forêt pour rapporter de l'eau. L'armée entière se mit donc à sa recherche. En vain les hommes explorèrent les taillis. Toutes les sources étaient taries et les rivières desséchées. Le désespoir s'empara des hommes qui faillirent abandonner la lutte, quand Issakia les rassembla pour les consulter.

Dès qu'il prit la parole, une belle perdrix aux plumes tachetées de bleu et de blanc survint et, battant l'air de ses ailes au-dessus de leurs têtes, alla se poser à ses côtés. La foule des soldats la regarda aussitôt. Elle était toute mouillée, son corps était frais.
- " Belle perdrix divine, lui demanda Issakia, nous te prions mon armée et moi de nous être aimable, car il y a plus de six jours que nous mourons de soif. Je te demande de m'indiquer d'où tu viens, avec tant d'eau sur les ailes? "
Un grand silence s'était fait dans l'armée. La perdrix s'ébroua et répondit :
- " Mes chers amis, ce n'est pas la peine que je vous le dise, car la rivière est trop loin d'ici. " Issakia implora à genoux qu'elle enseignât au moins la direction à prendre.
- " Comment belle perdrix, aurais-tu encore des gouttes sur tout le corps, si le lieu d'où tu viens était si éloigné ? "
Méchamment, l'oiseau répliqua :
- "Mon cher ami, j'ai des ailes et je vole vite. Voilà pourquoi je suis restée mouillée. "
A ces mots, elle s'envola laissant Issakia et son armée dans le doute et le regret.

La pitoyable troupe reprit sa marche, très lasse. Déjà certains mouraient. Soudain, la vue d'un porc leur redonna espoir à tous. Issakia, d'une voix " plaideuse " s'adressa à l'animal couvert de boue :
- "Joli porc, ne peux-tu nous indiquer d'où tu arrives, ainsi couvert de boue? Regarde mon armée. Nous partons en guerre, mais le manque d'eau nous y fera renoncer. Vois mes gardes mourir. Ne serais-tu pas gentil de nous conduire à la rivière dans laquelle tu t'es baigné?
- Je peux, mon maître, vous conduire d'où je viens. Mais je vous le dis tout de suite : ce n'était pas une rivière, mais de la boue.
- pas de fumée sans feu et pas de feu sans fumée, répondit Issakia. Conduis-nous sur les lieux. " Le porc se mit à la tête de l'armée qu'il entraîna près de la boue.
- " Voilà où je me suis baigné. Ne vous avais-je pas dit que ce n'était pas une rivière ? "
Issakia observa attentivement la boue et faillit pleurer de dépit. Le porc s'en retourna chez lui.

Issakia implora alors le Seigneur :
- Oh ! Allah, Bissimilaï, Iramani, Ilélo Ka Mongo Bê dan. A fié çan. N'Da sressai bê fa Caléa djimi logo btoh. N'makolo ka dfi Iro Yèrè N'mah. ce qui signifie : " 0 Dieu du Très Haut, pardonnez-moi. Seigneur, c'est vous qui avez créé le ciel, la terre et les hommes. Voyez combien nous souffrons de la soif, mon armée et moi. Voyez tous ceux qui sont déjà morts. Je vous supplie de m'indiquer où trouver de l'eau. "
A ces mots, un signe de lumière descendit du ciel, pointant tout droit près de la boue où s'était baigné le gentil porc. Issakia frappa trois fois l'endroit, en s'écriant :
- Dfi, bon allah ka Idiman, Allah mayimala N'nah. ce qui signifie " Eau ! Sors. Dieu me permet de me servir de toi. Il a eu pitié de ma faiblesse. "

Quand il eut frappé le sol pour la troisième fois, l'eau jaillit soudain. Tous les soldats éclatèrent de joie, mais trop affaiblis, ne purent guère s'approcher. Issakia reprit ses prières :
- Allah Nilché, Allah Mita ala djou dan, a la a brolo klôto. " Merci, Dieu. Toi qui a créé l'homme, tu sais toujours satisfaire ses besoins. "
Toute la troupe but jusqu'à satiété.

Elle poursuivit sa route, en emportant des gourdes pleines d'eau et gagna la bataille. Lorsque le combat fut terminé, Issakia dit à ses hommes :
- " Désormais, aucun musulman ne devra manger la chair du porc, car il nous a sauvé lorsque nous mourrions de soif. Allons lui faire part de notre décision. "
Ils le cherchèrent en vain. Depuis ce jour, les musulmans ne consomment plus de porc. Mais l'animal, qui n'est pas prévenu, fuit tous les hommes et même les musulmans, de peur d'être mangé. "


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